Edition originale : The Forgotten Planet, 1954.

Traduction : J'ai Lu (Coll. Science-Fiction), No 1184, 1981, Michel Averlant.

L'auteur

Murray Leinster (1896-1975), pseudonyme de Will F. Jenkins, est né en Virginie. Sa famille déménagea plusieurs fois avant de s'établir en Irlande, dans le Leinster County.
La culture du jeune Leinster, peu doué pour les études, fut surtout celle d'un autodidacte. Il a commencé à écrire dès 1919 pour Argosy, devenant l'un des pionniers de l'âge d'or américain de la science-fiction (les années cinquante). La soixantaine de romans qu'il écrivit alimenta les revues américaines pendant un bon demi-siècle, fournissant des histoires écrites d'une plume appliquée mais souvent vieillotte. Ses thèmes, ultra-classiques, trahissent des idées très réactionnaires. Quant à sa prose, malgré son ampleur, elle n'a guère évolué avec le temps. Bien que peu traduit en français, il est à remarquer que son roman L'assassinat des Etats-Unis (signé de son vrai nom) fut le premier publié dans la célèbre collection du Rayon fantastique.

Œuvres majeures

La planète oubliée (J'ai Lu – Science-Fiction)

Le dernier astronef (Rayon fantastique No 18)

Résumé

Ce roman d'environ 190 pages part d'un postulat très intéressant : que se passerait-il si un groupe d'êtres humains, issus d'une civilisation hautement technologique, se trouvait abandonné sur une planète peuplée d'insectes géants, ce sans le moindre espoir de retour ? Ces hommes finiraient inévitablement par régresser à un niveau plus bas que celui des hommes préhistoriques, ayant tout oublié de leurs origines. Bien sûr, ce processus demanderait du temps : certainement plusieurs dizaines de générations.

Pire, ces hommes, confrontés à un monde incroyablement hostile où seule règne la loi de la jungle, seraient forcés à inverser l'ordre de leurs priorités : leur principale préoccupation serait de se nourrir, la défense de leur vie passant au second plan. Quant à la reproduction, elle se retrouverait bonne dernière.

Vivant dans une peur constante, l'idée de tuer en livrant un combat ou le fait de se mettre en colère deviendraient de rares réflexes ataviques, datant d'une période où les hommes couraient moins de dangers.

Tout aussi inévitablement, un homme se lèverait un jour et aurait l'idée de génie de garder quelque chose ou d'improviser un outil ou une arme avec, par exemple, une antenne en guise d'épieu ou un morceau de carapace en guise de bouclier. Il lui viendrait alors l'idée de combattre un animal dans le but de s'en repaître, et non plus seulement de ramasser ce qui traîne. L'ordre des priorités pourrait alors changer, vu que l'individu ne passerait plus la majeure partie de son temps l'estomac vide ou en train de fuir devant le danger. La lente ascension de l'homme pourrait ainsi redémarrer, malgré le fait que la plupart des gens soient allergiques au changement : la vie semble n'être qu'un éternel recommencement !

En plus d'être une agréable histoire d'aventure au style clair et dépouillé, presque simpliste, ce livre nous montre l'incroyable faculté d'adaptation de l'être humain qui, même face à une situation désespérée, arrive toujours à s'en sortir et à dépasser ses limites, quitte à débuter par un premier stade d'involution.

Cerise sur le gâteau : Si vous aimez les histoires aux rebondissements spectaculaires, ce roman se termine par une chute… de taille !

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